mercredi 16 décembre 2009

la rose et le réséda...

A
Alain avait réussi à rétablir le lien, alors...

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats

et notre grand Sachem sachant m'avait écrit de belles choses car il est une très belle personne...

"cette maladie a été difficile pour tout le monde, mais tout le monde en est sorti grandi. Vous m'avez dit que je vous avais même fait croire au miracle, et je vous avais répondu que le miracle n'est pas toujours où on le croit. Je veux dire que le chemin que chacun parcourt est déjà, en soi, un beau miracle (...) et avec mes remerciements d'avoir su m'aider à trouver du sens à une maladie qui n'en a pas"
V.M.


Il joignait l'homélie par lui faite "pour la célébration des familles" :

« Ne soyez pas abattus »
Vous êtes venus pour faire mémoire d'une personne
qui est décédée dans la clinique et à laquelle vous êtes attachée.
Avec vous quelques soignants sont également venus
pour signifier par leur présence l'attention de tous les soignants
à vous les familles des patients hospitalisés.

Ensemble, nous voici réunis dans cette chapelle à l'appel du Christ
qui a connu lui aussi la souffrance, l'angoisse, et la mort.
Ensemble, vous les familles des malades, avec vos amis,
et nous les soignants, mais aussi les aumôniers, les religieuses, les bénévoles
ensemble, nous avons pris soin, du mieux que nous pouvions,
de cette personne affaiblie par la maladie.
Nous étions autour des mêmes malades,
chacun avec sa connaissance de la personne malade, sa bonne volonté,
ses possibilités, et aussi avec ses compétences.
C'est cette personne malade qui a été la pierre d'angle de notre attention.
Ce sont les malades, les plus faibles, ceux pour lesquels nous nous sommes donnés du mal, alors qu'ils ne pouvaient plus rien donner, mais seulement recevoir,
ce sont eux qui nous ont mobilisés, qui nous ont motivés,
ce sont encore eux qui nous réunissent aujourd'hui.

Bien sûr, nous ne sommes pas parfaits.
Nous avons peut-être fait quelques erreurs, les uns et les autres.
Vous pouvez avoir eu, et nous avons peut-être eu
quelques mots inadaptés, peut-être des gestes difficiles.
Mais chacun, nous faisons du mieux que nous pouvons.
Néanmoins, prendre soin du plus faible apporte de vraies satisfactions,
et de façon étonnante il arrive que cela nous réconforte
de pouvoir apporter du réconfort.
Pendant cette hospitalisation, malgré la maladie, malgré la souffrance,
vous avez peut-être eu avec la personne malade
des échanges, des paroles, des sourires.
Votre entourage a cherché à vous témoigner son soutien pendant ce séjour,
et vous avez peut-être trouvé de la chaleur humaine, de l'amitié.
Surtout, j'espère que vous avez pu être en situation d'exprimer
à cette personne en fin de vie, que vous aimiez et que vous aimez encore,
l'amour que vous avez pour elle.
J'espère que vous avez pu vivre à proximité de cette personne
une infime partie de l'amour de Dieu.
Je veux espérer qu'il y a eu de la vie dans cette période de fin de vie,
une forme de vie nouvelle, une vie qui ne peut pas mourir.

Pour les chrétiens il n'y a pas de différence entre Dieu et amour.
C'est même le titre de la première encyclique de Benoît XVI : Dieu est amour.
Cette phrase est tirée d'une lettre de Saint-Jean.
Oui, Dieu est amour, et c'est cet amour totalement pur
que nous avons les uns pour les autres qui nous fait vivre.
Cet amour est plus fort, et se révèle avec toute sa puissance
quand nous sommes en présence d'une personne totalement faible.
Il n'y a alors plus que l'amour qui existe et le reste n'a plus de sens.
Il ne peut plus y avoir de place pour autre chose que la pureté de l'amour.

C'est la totale faiblesse du malade qui révèle la pureté de l'amour
parce qu'il n'y a plus de place pour les faux-semblants.
Le malade en totale impuissance ne peut rien faire d'autre qu'être en attente.
Il attend notre présence. Il nous convoque à l'essentiel.
Devant cette totale faiblesse, nous nous révélons complètement
à nous-mêmes, à l'autre, devant Dieu.

Nous, chrétiens, nous reconnaissons le visage du Christ dans cette totale faiblesse,
dans cette vie offerte en quête d'amour.
Et nous ne pouvons pas croire que cet amour
que nous avons donné ou reçu pourra mourir un jour.
Nous ne pouvons pas croire que nous avons fait tout cela en vain.
Puisque Dieu est amour, cet amour dont nous avons vécu
reste vivant pour toujours en Dieu.
C'est pour cette raison que Saint-Paul
dans sa première lettre aux Thessaloniciens peut affirmer :
« il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres
qui n'ont pas d'espérance »
et il explique :
« nous les vivants, nous qui sommes encore là,
nous serons emportés en même temps qu'eux à la rencontre du Seigneur. »
Il veut dire que nous étions pleinement vivants, de la vie du Christ,
quand nous étions proches des souffrants.
Et maintenant qu'ils sont morts, unis au Christ,
ils emportent avec eux la part divine et pure de notre amour.
Cet amour divin que nous avons eu pour eux qui est emporté par eux au Christ,
est déjà le socle de notre propre Vie éternelle qui commence.
Ceux qui sont morts nous aiment encore au-delà de la mort.
Ils sont plongés dans l'amour infini de Dieu,
ils vivent en Dieu, ils connaissent la vie éternelle,
et ils nous y entraînent déjà maintenant.

Nous ne pouvons pas croire en une vie au-delà de la mort
sans nous intéresser à notre vie ici bas avec ceux qui sont avec nous.
Chaque fois que nous témoignons les uns pour les autres
d'une parcelle de l'amour de Dieu,
alors à chaque fois, grandit en nous cette présence de Dieu,
cette présence qui nous fait vivre dès aujourd'hui de la Vie Eternelle.

C'est quand nous sommes touchés par l'amour
que nous touchons à la vérité de la Vie.
Il n'y a pas de plus grand amour
que la présence de Dieu vivant aujourd’hui avec nous.



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