mardi 26 janvier 2010

de notre chère Jeanine... notre Jeanine du dessus...

magie du web.2.0.
le silence imposé par la technique...
j'avais encore égaré le code d'accès...
merci à mon Alain pour sa patience et sa constance

Jeanine, donc, adorable, voyageuse
belle comme un vieil olivier tortueux (merci CM)
Jeanine, sa musique (traduisait de l'italien des Oratorio), ses lectures,
son mini vélo,
ses douleurs,
sa volonté,
l'Iran, la Corse, Samarkand, les Pyrénées...
Frida Khalo,
Jeanine l'une de nos dernières visiteuses (voulue par A) à A et moi...

Bonheur du soir que l'on peut renouveler en relisant vos lignes toutes de douceur et de force
merci Gildas
"le profond plaisir de vivre" quelle belle expression que j'essaierai de me répéter au creux des années de plus en plus difficiles de la vieillesse.
Allongée - Jeanine venait d'être opérée d'un ménisque et vivait seule - je lisais hier Chamoiseau et Glissant "l'intraitable beauté du monde - adresse à B Obama"... Vous leur étiez accordé dans votre hymne "au beau, au vrai, à l'élégant", vous avez le courage d'être debout alors que le chagrin travaille à saper l'énergie vitale.

oui !
souhaitons que 2010 nous fasse de bronze !
près de vous.

Jeanine

samedi 9 janvier 2010

alors Bernard Dimey...

A,
notre
tant si forte
notion
de l'intimité...
notre sublime intime...
et ceux qui croient croire
et ceux qui préjugent
"les gens du temps qui passent"
n'ont jamais été
ne seront jamais
nos importants

Il ne faudra jamais
Dire tout ce qu'on a vécu
Ça ne regarde pas
Les gens du temps qui passent
Ni mes histoires de cœur
Ni mes amours déçues
N'avantageront
Mon reflet dans la glace
Je suis un enfant
Qui marche à pas comptés
Entre des HLM
Et des fleurs en plastique
Entre trois cimetières
Et quatre vérités
En plein cœur d'un présent
Qui va fermer boutique
Il ne faudra jamais dire
Ce qu'on a compris
On l'a fait par hasard
Et sans aucun mérite
Quand j'ai vidé ma poche
Il me reste le prix
De quatre roses rouges
Et d'un cornet de frites
Il ne faudra jamais
Révéler nos secrets
Ça ne regarde pas
Les gens qui nous regardent
Ils viennent d'un pays
Où plus rien n'est sacré
Ils crèvent entre copains
Tant pis, que Dieu les garde
Il ne faudra jamais dire
Qu'on était heureux
Qu'on avait du talent
Qu'on était magnifiques
Que d'un exploit d'huissier
On savait faire du feu
Et que du mal d'amour
On faisait des musiques
Il ne faudra jamais dire
Qu'on était idiots
Qu'on ne savait rien
Mais qu'on vivait quand même
Quand on a dégusté
Sa jeunesse au boulot
Avec la mort qui vient
On peut faire un poème

vendredi 8 janvier 2010

un autre de nos absolument élégants... Perros Georges - Papiers collés III - aux laryngectomisés



Il tombe sur sa chaise, se prend la tête dans les mains. Je le rejoins, m'assois en face de lui, questionne. Mais je sais déjà tout. Pourquoi je suis venu le voir. Il me regarde, hébété, hagard, suant.
- C'est grave ?
- Ben oui... prélèvement demain matin, huit heures...
Aucun autre mot. Surtout pas celui qui vient de donner un air spectral à cet homme, à moi, à la pièce glacée.

Je craignais pour eux, femme et gosses, c'est vrai. Préfère que ce soit moi, qui n'ai pas besoin de courage, ce luxe. Non, c'est autre chose. Plus dur. Plus absolu. Dont on n'a jamais besoin. Mais qui est là. Bas de laine du pauvre. A n'ouvrir qu'en cas d'urgence. Nous y voilà.

mardi 5 janvier 2010

dans notre panthéon de l'extrême politesse, de l'extrême élégance... Kriss



« Dans deux minutes, l’antenne. Moment délicat où l’invité se décompose. Ses mains tremblent. Le faire rire. Où ai-je mis ma fiche ? Le distraire. Lui dire deux mots pour qu’il sente que j’ai compris ce qu’il vient défendre. Tenter une question comme on trempe un orteil dans la mer. Faire une gaffe, renverser mon verre, bafouiller, qu’il sache que c’est permis. Essais de voix. je mets mon casque. Mon casque c’est ma maison, mon cocon. J’écoute fort, à l’intérieur du son. J’entends les fêlures de sa voix, son souffle. Tout s’entend, la voix mouillée, la voix qui tremble, celle qui sourit, qui réclame. Les plaintes les plus lointaines sont inscrites dans la voix et les rires de l’enfance. Toutes ces voix qui s’envolent, invisibles et réelles. Est-ce bien raisonnable de déranger un satellite pour nos élucubrations ? Surtout ne jamais se poser cette question avant une émission. »

publié par gildas grâce à Lucho, merci m'sieur

lundi 4 janvier 2010

alors... René Char...



Rien ne m'obsède que la vie

ces grandes dames qui nous manquent !



Je rêve un peu, je retourne 50 ans en arrière ; je crois encore que le paradis existe et je me dis que trois grandes Dames sont super contentes de se retrouver ; elles se prennent un apéro et refont le monde pour nous.

Alors Catherine, Kriss et Lhasa on pense bien à vous, ne nous oubliez pas !

Publié par gildas pour Annie - merci de ça, grande dame itou

dimanche 27 décembre 2009

Laisser peut-être un peu de côté Stig Dagerman



et tenter de vous expliquer un peu notre monde vécu à nous, à A et moi... et ce n'est jamais facile, toute communication est interprétation, mais bon... revenir à nos fondamentaux, à nos invariants... mais, avant, quelques éléments de contexte : A et moi nous parlions beaucoup (la télé était éteinte depuis longtemps, très longtemps, j'aime à dire depuis les jeux olympiques de Mexico), A et moi lisions beaucoup (A était bien meilleure lectrice que moi, elle finissait les livres, elle...), lorsque A écoutait france-cul, j'écoutais france-inter et... réciproquement... pour qu'il y ait toujours matière à échanges, à confrontations, à désaccords, à étonnements, à découvertes, à éclats de rire, à communion, à communication, à petite et modeste fabrique d'intelligence, d'intercompréhension... et nous n'avions jamais assez de temps... et nous fûmes amoureux treize ans durant...

Revenir donc à nos fondamentaux, nos invariants... Camus... le recours pathétique à la joie animale, l'immersion dans la vie élémentaire, à la communion avec les forces de la nature ; ah ! plages désertes de Crète, vallée des cèdres, Troudos et vents, et ciels toscans, arabo-andalous et souks et gens et odeurs... jouissance de peau...
Nous écrire sans cesse un cantique du panthéisme sensuel... ni dieu, ni vie éternelle ; la mort, certaine, mal absolu puisque notre vie corporelle est notre seul bien incontestable mais acceptation lucide de notre condition mortelle qui nous livre à la seule joie permise, la jouissance immédiate d'être... non pas tant résignation à la mort et au malheur qu'épuisement systématique de la vie... épuiser la vie, l'aimer à tort et à travers, dans tous les sens, de tous nos sens...

Alors, peut-être, après, revenir à "notre besoin de consolation est impossible à rassasier"...

Merci à vous, de vous, importants, choisis, essentiels...

g.